Chez les éléphants le troupeau est dirigé par une femelle qui le guide à la recherche d’eau. Elle représente la mémoire du groupe, les membres de son troupeau la respectent et lui accordent leur confiance. Les mâles sont solitaires et ils rejoindront le groupe uniquement afin de se reproduire.
Et chez les lions?
Nous avons tous en tête l’image du lion avec son imposante crinière. Le roi de la jungle. Peut-être… mais pas du troupeau! Ce sont les femelles qui chassent, car le poids des mâles les rendent trop lourds pour pouvoir chasser de manière efficace.
C’est la lionne la plus expérimentée qui guide les plus jeunes. Si jamais elle est blessée, une autre femelle devra prendre sa place très rapidement faute de quoi le troupeau peut se retrouver en grave danger et pourrait mourir de faim.
Cette responsabilité, capitale pour le groupe, n’est pas portée par le mâle dominant mais par la femelle la plus expérimentée. Ils ont confiance en elle, car elle a montré sa capacité à guider le troupeau vers sa survie grâce à ses habilités de chasseuse efficace.
Les animaux ont fait le choix très sage de ne pas faire confiance aux membres les plus dominants du troupeau, mais plutôt de suivre les plus expérimentés et avec le plus de compétences pour les mener et les aider à survivre.
Au vu de ce constat, peut-être que nous humains, avons échoué…?
Pensons aux plus petits. Nous avons tous en tête le garçon ou la fille qui se positionnait en tant que chef de classe. Ou le collègue de travail qui écrase les autres membres de l’équipe. Ou les politiciens qui jouent à voir qui parle le plus fort pour écraser les arguments de l’opposition. Ou encore certains managers et chefs d’entreprise qui souhaitent s’imposer au sein de leurs équipes. Ce type de comportement est observé dans beaucoup de contextes.
Si à cela on associe notre tendance, en tant qu’humains, à éviter la confrontation et le conflit, nous avons le cocktail idéal : un modèle où l’on récompense la domination et où elle est associée au leadership.
Résultat du modèle : nous observons souvent, à des postes clés de l’entreprises, des leaders autoritaires et/ou dominants.
Revenons à l’exemple des lions…
Quel est l’objectif de la lionne “meneuse” : son statut social au sein du troupeau ou bien tout simplement la survie de celui-ci ? On pourrait se poser la même question pour les équipes en entreprise. L’objectif du manager est son statut social et sa réussite, ou bien la réussite de son équipe ? Vous allez peut-être me répondre : “les deux !”.
Je n’en suis pas si sûr.
Le rôle d’un leader n’est-il pas uniquement d’assurer la réussite de son équipe, d’un groupe, d’un ensemble de personnes? Un bon leader, à l’image de la lionne ou de l’éléphante, va montrer à l’équipe qu’il/elle a les bonnes compétences pour la faire avancer et que c’est son principal objectif. Cela accroît la confiance que le groupe lui accorde.
En revanche, un leader dominant risque d’utiliser la peur qu’il inspire à son équipe, afin de servir ses propres intérêts. Un leader dominant a comme objectif principal que son équipe serve ses propres intérêts (statut social, promotions, richesse, etc). Un vrai leader aura comme unique objectif de servir son équipe.
Regardons autour de nous.
Comment décririez-vous votre manager ? Comment vous décririez vous vous-mêmes ? Est-ce que vous pouvez identifier des moments où vous avez essayé de vous imposer afin d’avoir ce que vous vouliez ? N’oubliez pas que dans le fait de “dominer” il y a aussi une notion de manipulation et de séduction. Dès qu’un manager demande quelque chose à son équipe, la question qui se pose est :
A qui va profiter le plus cette demande ?
Selon la réponse, vous saurez si vous avez face à vous la domination ou le leadership. Quand on compare le règne animal avec la gouvernance de nos pays et de nos entreprises, majoritairement dirigés par des mâles dominants, une question devient évidente :
Et si nous ne savions pas bien choisir nos leaders ?
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